Solidarité internationale: FO aux côtés de l'UGTT
Solidarité internationale: FO aux côtés de l'UGTT
Article paru dans FO Hebdo n°3058
Je reviendrai dans mon éditorial de la semaine prochaine sur le «fameux» projet d'accord sur la compétitivité et la sécurisation de l'emploi. Vous trouverez
ci-après la décision prise, à l'unanimité du Bureau confédéral, de ne pas le signer.
Comme nous l'expliquons, ce projet c'est: «la flexibilité c'est maintenant, la sécurisation c'est pour demain, peut-être».
Dans les jours à venir un argumentaire détaillé sera rendu public; le dossier n'est pas clos.
Je veux aujourd'hui mettre l'accent sur la visite la semaine dernière, à notre invitation, du Secrétaire général de l'UGTT (Union générale des travailleurs
tunisiens) avec une délégation du Bureau confédéral. Cette visite, qui fait suite notamment à notre présence à leurs côtés le 1er mai 2012, a été importante à plusieurs titres:
- Nous les avons accompagnés chez le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, où nous avons eu un échange franc et constructif;
- Une rencontre de travail a eu lieu entre le MEDEF, l'organisation patronale tunisienne (UTICA), l'UGTT et Force Ouvrière.
- Une convention de coopération a été signée entre l'UGTT et Force Ouvrière;
- Une réunion commune a eu lieu avec les associations de Tunisiens en France.
L'UGTT a joué un rôle clé dans la révolution et le mouvement de démocratisation. Ce mouvement n'est pas linéaire et est parfois semé d'embûches.
Nos camarades tunisiens sont vigilants. Ils sont engagés pour obtenir des droits pour les travailleurs et pour garantir la poursuite du mouvement de
démocratisation. Cela concerne, par exemple, les droits des femmes, la place de la négociation, le respect des libertés fondamentales.
Dans ce combat, nous sommes à leurs côtés. Cela s'appelle tout simplement la solidarité internationale des travailleurs.
PROJET D'ACCORD INTERPROFESSIONNEL DU 11 JANVIER 2013
DÉCISION DU BUREAU CONFÉDÉRAL
À l'unanimité, le Bureau confédéral de Force Ouvrière décide de ne pas signer l'accord interprofessionnel portant sur la compétitivité et la sécurisation de
l'emploi.
Alors que l'emploi et la lutte contre le chômage doivent être la priorité numéro un, Force Ouvrière souligne que cela doit prioritairement passer par une politique
économique ambitieuse, source de croissance économique par la consommation, l'investissement public et privé, la stratégie industrielle.
Au nom du principe dangereux selon lequel il faut d'abord pouvoir licencier pour pouvoir embaucher, ce projet d'accord est profondément déséquilibré.
Le projet d'accord inscrit le social comme variable d'ajustement d'une politique économique de rigueur, tant sur le plan national qu'européen.
Pour le Bureau confédéral ce projet se caractérise par: «la flexibilité, c'est maintenant, la sécurisation de l'emploi pour demain, peut-être».
Nombre de dispositifs annoncés comme positifs pour les salariés sont partiels, aléatoires, d'application tardive ou pouvant déjà être contournés dans le cadre de ce
projet.
En revanche, en terme de flexibilité (accords dits de maintien de l'emploi avec la baisse des salaires - nouvelles procédures pour les PSE - mobilité interne forcée
- CDI intérimaire - CDI intermittent ...), le projet d'accord constitue une remise en cause importante des droits des salariés. Il en est de même pour la sécurisation judiciaire des employeurs au
détriment des salariés.
Force Ouvrière décide d'informer largement les salariés du contenu de ce projet et entend intervenir auprès du gouvernement et du Parlement pour faire valoir ses
positions.
Le dossier n'est pas clos.
Paris, le 14 janvier 2013